Depuis quelques années, pour ne pas déposer le bilan de mon magasin, situé dans le Vieil Antibes, je suis obligé de multipler les foires, les expositions et les marchés de plein air. 7 jours sur 7 j’expose mes «trouvailles» à l’extérieur, qu’il pleuve ou qu’il vente, et à 56 ans, celà commence à me peser. Je précise que, depuis 2 ans, je me suis cantonné dans les bibelots, car je n’ai plus la santé de trimballer, chaque jour, des meubles lourds et encombrants, d’une ville à l’autre. Ma femme tient le magasin quand je suis en déplacement, c’est à dire...tout le temps. Il lui arrive de passer des journées entières sans que personne pousse la porte, même pas un curieux. Bien sûr, nous pourrions vendre, mais nous avons tellement investi affectivement dans ce magasin que nous tenons , coûte que coûte (c’est le cas de le dire !) en espèrant... le miracle ! Il y a quelques mois, pour me distraire, en attendant le chaland, j’ai emprunté à un voisin de stand , qui vend des bouquins, un livre sur le Feng Shui. C’était pure curiosité de ma part car je ne savais même pas ce que ce mot voulait dire. Bienque je n’ai pas tout compris, car la philosophie du Tao, je l‘avoue. bien humblement... ce n’est pas ma tasse de thé, j’ai flashé sur un chapitre titré, je cite : C’était un vendredi et, ce soir là, à la salle des ventes de la rue Pasteur étaient exposés les objets qui seraient vendus aux enchères samedi matin. J’allais y jeter un coup d’oeil. Plusieurs lustres à pendeloques (dont deux en cristal ) attirèrent mon regard et, le lendemain matin, au grand dam de mon épouse qui espèrait bien, une fois n’est pas coutume, que nous ferions la grasse matinée, j’emportais, pour 10 euros, un des fameux lustres en cristal. C’était une anchestre et j’étais bien sûr de ne pas trouver d’acheteur pour m’en délester aussi, comme il était fort lourd, je prélevai seulement 4 pendeloques poussièreuses et j’abandonnai la carcasse, devant la salle des ventes. J’allais ensuite acheter chez Pierrot la Lune, un magasin spécialisé dans la décoration des chambres d’enfant, un mobile aux motifs arrondis, représentant des poissons. Il me coûta beaucoup plus cher que le lustre mais... il faut ce qui faut et pour un budget global de moins de 100 euros, j’allais enfin pouvoir teste ce fameux Qi dont, quelques jours plus tôt, j’ignorais même jusqu’à l’existence ! De retour à la maison, je me rendis directement à mon atelier pour bricoler mes achats sans témoin. J’ajoutai à mon mobile , non sans mal, les 4 pendeloques du lustre, car trouver le point d’équilibre était loin d’être évident. Pourtant, après quelques tentatives infructueuses, il cessa de ressembler à la tour penchée de Pise. Mais... le plus dur restait à faire ! J’entrai en catimini dans la boutique, farfouillai de droite et de gauche pour tromper le regard vigilant de mon épouse et, finalement, j’accrochai mon mobile dans un angle qui, du moins je le croyais, échapperait à tous les regards. Hélàs, sitôt posé, il se mit à tintinabuler joyeusement et ma femme me dit : - Tu ne comptes tout de même pas que je vais vendre ça ? Tout ce que je trouvais à lui répondre c’est : - Fais-moi confiance et, surtout, ne me pose aucune question. Ce jour là, je lus dans le regard de mon épouse une grande inquiètude et les attentions qu’elle me prodigua les jours suivants montraient clairement qu’elle me croyait entrain de perdre la boule. Les mois qui suivirent l’installation du mobile, nous avons triplé le chiffre d’affaire de la boutique et, croyez-moi ou non... depuis, ça continue ! Bien sûr, j’ai très vite vendu la mèche à mon épouse et le Feng Shui est devenu notre ami au quotidien. Je n‘expose plus que 2 jours par semaine et notre petite boutique marche du feu de Dieu. Si vous passez un jour dans le Vieil Antibes, sachez que dans notre magasin, tout est à vendre, à l’exception de notre vieux mobile. En revanche, vous trouverez chez nous des carillons, des miroirs, des minéraux ainsique des livres sur le Feng Shui, le Yi-King ou la Géomancie : des disciplines qui ne sont plus pour nous du chinois, pusque nous en avons fait notre spécialité . JACQUES K. de gagner beaucoup d’argent... Je suis sophrologue ce qui est, à la fois, mon métier et ma passion. J’aime, grâce à cette forme d’hypnose douce, aider les gens à se libérer de leurs dépendances ( tabac, alcool, neuroleptiques....) ou leur permettre de maigrir - ou de grossir d’ailleurs - sans le moindre stress. Toutefois, la sophrologie reste encore une discipline marginale et, malgré mes efforts, je ne peux pas dire que je roule sur l’or. Il y a même des jours où j’en ai tellement assez de tirer le diable par la queue, que j’envisage de changer de métier. Un jour où, précisément, j’étais assez déprimée, je me suis rendue à une conférence organisée par le dojo que je fréquente chaque semaine pour pratiquer l’aikido. Si je vous donne ces précisions, c’est pour vous dire que je ne serais pas allé écouter cette conférence sur le Feng Shui (dont, à ma grande honte, j’ignorais tout) dans un lieu que je ne connaissais pas . Je suis en effet très vigilante, sachant combien, aujourd’hui, il est facile de se faire pièger par des sectes ou assimilé. Pour être franche, la conférence était asez ennuyeuse et comme j’étais fatiguée, je crois bien que, par moments, je me suis endormie... Fort heureusement, j’ai dressé l’oreille quand il a été question des applications pratiques du Feng Shui. Le Maître, dont j’ai oublié le nom, parlait des zones d’influence de chaque pièce et de la bonne circulation du Qi. Ce mot que nous, occidentaux écrivons sous ses trois formes : KI,QI ou CHI, et qui désigne l’énergie invisible qui circule autour de nous m’était familier, car l’aïkido l’utilise, de même que tous les autres Arts Martiaux (Qi Kong, Taï Chi Chuan, Reiki...). Le conférencier expliqua, notamment, que ces zones d’influence étaient présentes dans toutes les pièces d’un logement et que, par exemple, placer une poubelle dans la zone argent pouvait, tout simplement, faire obstacle à la réussite. Rentrée chez moi, j’allais boire un verre d’eau et, machinalement, je repèrai la fameuse zone, placée dans l’angle gauche, face à la porte d’accès de ma cuisine. C’était précisément là que trônait ma grosse poubelle ventrue, évidemment pleine, car j’habite au cinquième étage et seule, ce qui m’autorise à être un peu négligente ! Au moment où je m’apprêtais à sortir pour faire mon jogging, le téléphone sonna. : les deux élèves de la séance de sophro qui avait lieu chez moi, l’après-midi même, se décommandaient. Peste soi du Feng Shui , ce mot imprononçable je m’étais fait avoir, tout ça, c’était du pipeau ! Cela m’apprendrait à écouter les conseils de n’importe qui... De retour de mon jogging : nouveau coup de téléphone, le synopsis du livre sur la sophrologie que j’avais adressé aux éditions Marabout était accepté. Je devais passer signer le contrat immédiatement. A partir de là, tout s’est enchaîné comme par miracle, non seulement je suis sortie de la maison d’édition avec un contrat et un chèque en poche , mais j’ai reçu commande de toute une série de livrets sur les médecines douces. C’était il ya deux ans et depuis ce jour là, ma poubelle est restée sous l’évier et je n’ai plus de problèmes d’argent. Je suis même devenue directrice d’une collection où sera publié, très prochainement, un livre consacré au Feng Shui ! Bien sûr, il y aura toujours des incrédules pour dire que c’est le hasard, mais je serais toujours là pour leur répondre que ce fameux hasard (qui pour moi n’existe pas) fait, décidément, bien les choses... ANNE P. grâce à «y a pas photo» et un petit chinois Je ne suis pas une intellectuelle, seulement une femme au foyer qui élève ses quatre enfants. Or, deepuis 3 ans, je vis un véritable enfer car je souffre de rhumatismes articulaires, à chaque fois que le temps est humide. Je remercie d’ailleurs le ciel de vivre dans le midi de la France, sinon ce serait intenable. Bien entendu, j’ai consulté des spécialistes, passé des tasd’examens et avalé toutes sortes de médicaments, sans grands résultats, il faut bien le dire. J’ai même fait des séances de magnétisme chez un guérisseur et d’acupuncture chez un chinois. Là, j’ai bien noté quelques améliorations, mais ça na pas duré. Finalement, seule l’aspirine arrive à me soulager et je m’en suis tenue là, jusqu’à cette émission que j’ai vu à la télévision et qui parlait du Feng Shui. Je crois que c’était dans Y a pas photo. Alors je me suis dit : au point où tu en es : pourquoi pas essayer ? Comme je ne savais pas où trouver l’adresse d’un expert, je me suis adressée à l’acupuncteur, pour savoir si il n’avait pas un collègue chinois qui pourrait venir chez moi pour un diagnostic Feng Shui, comme ils disent à la télé. Il a bien été un peu surpris mais, deux jours plus tard, il m’envoyait un ami pour voir ce qui n’allait pas chez moi. Au début, j’étais un peu honteuse, car je n’avais pas très bien compris ce que ce monsieur allait faire.Je m’attendais à une sorte d’exorciste bouddhiste, qui allait désenvoûter ma maison. C’était un petit monsieur très gentil, très souriant, habillé comme tout le monde et sans aucun accessoire, seulement une boussole tout à fait ordinaire. Il a parcouru toutes les pièces de la maison en prenant des notes et cela a duré presque 2 heures. Je le sais car j’avais peur que les enfants rentrent de l’école et me posent des questions. Quand il a bien tout regardé, il m’a dit ce que je devais faire et là, j’ai été très surprise. Voici son ordonnance : 1. Retirer le cactus qui est sur la fenêtre de la cuisine et le remplacer par une plante verte en pleine croissance. 2. Déplacer la planche à découper qui est posée entre la cuisinière et l’évier. 3. Ne plus m’asseoir dans l’angle de la cuisine pour prendre mes repas. 4. Changer mon lit de place pour que je puisse voir l’entrée quand je suis couchée. 5. Suspendre un mobile dans l’entrée. 6. Placer des miroirs ronds à divers endroits de la maison. Et c’est tout. Franchement, j’ai bien failli lui éclater de rire au nez quand j’ai lu son ordonnance. Je me suis dit : 2 heures et 50 euros de perdus pour ça, heureusement que Robert (c’est mon mari) n’est pas au courant sinon, il me prendrait vraiment pour une jobarde et il aurait raison... Quand l’expert est parti, je n’ai pas couru acheté un mobile et des miroirs, mais j’ai tout de même changé le lit et quelques autres détails comme la planche à découper ou la place de la chaise de cuisine sur laquelle je m’asseois pour les repas. Cette histoire là, elle date de 6 mois environ, et pendant ces 6 mois je n’ai plus souffert de douleurs articulaires. Je ne prends même plus d’aspirine. Ma meilleure amie dit que c’est psycho-somatique. Une de mes voisines affirme que le petit chinois possède des pouvoirs de guérisseur. Moi, je n’en sais rien, sinon que je ne souffre plus et ça... c’est fantastique ! Il n’empêche que, depuis, je lis tous les bouquins sur le Feng Shui qui me tombent sous la main. Je ne comprends toujours pas comment ça marche mais je fais les recettes et ça marche, n’est-ce pas l’essentiel ? Seule ombre au tableau, la tête de mon mari quand il découvre un nouveau mobile bizarre, un carillon ou des miroirs un peu partout dans la maison. Mais il pense que ce sont des lubies de bonne femme, et même si ça ne lui plait pas trop, il attend que ça me passe... Et c’est très bien ainsi. LILIANE T.
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